Sans blague !

Depuis plus de huit jours, le bon côté de la météo nous empêche de rester cloîtrés dans la maison. Tantôt nous sommes dans le jardin pour le rendre plus beau encore et l’entretenir mais aussi pour en profiter ; lire A&P, le Fana, jouer du blues sur le banjo…, se détendre tout simplement, au soleil, à l’air pur, dans son domaine chéri. Le linge séché au vent de septembre, sent bon.

Tantôt aussi, nous allons nous balader. En cette fin d’été radieuse, dans notre Grand’Nord, nous enfilons quand même notre blouson B15 de l’US-Marine, des gants de chevreau, un couvre chef indispensable de toute manière. Les lunettes de soleil enfourchent notre nez enduit de crème solaire ainsi que joues, mentons et fronts.

 

L’engin est débâché, les cales de roues (gonflées à la bonne pression) sont retirées. Il y a de l’essence dans le réservoir. On se glisse dans le baquet et ajustons nos harnais de sécurité, on verrouille les mini portières sans les claquer. Un coup d’œil dans les rétros. Contact, choke, starter. La cavalerie hennit, se racle la gorge, lâche une bordée de râles et de fumée et se met à chanter.

Ca swing sauvage, rageur, rugueux !

Les bons cylindres s’échauffent lentement. C’est le moment pour le tour d’horizon des manos qui vibrent au rythme du tagada des 700 tours du ralenti. Pression d’huile, température d’huile et de l’eau, charge alternateur, compte tours… Dernier coup d’œil sur la carte, la route à suivre et des étapes programmées. Nous vibrons aussi…

VrramVroumvroumvroum .. Nous swingons forcément en cœur !

On roule lentement car on cherche à se faire oublier, être tout petit, discret, à passer inaperçu. C’est raté !

Les chevaux sont si puissants et chatouilleux, qu’un « guiliguili » du bout des pieds, les font rugir de plaisir. Les gens se retournent avant notre passage. Grands sourires, bouches grandes ouvertes de surprise, mains qui s’agitent pour nous saluer amicalement. Qu’ils soient Papy, Mamie, quadra, enfant, fille ou garçon, tous sont émerveillés. C’est tout un spectacle qui s’offre à leurs yeux, dans la rue. C’est tout un spectacle aussi qui s’offre à nos yeux attendris et amusés.

Nous leur rendons leur bon sourire et les saluons de la main. Tous ces gens semblent heureux quelques secondes. Que se passe-t-il ? Echange de sympathie, de simplicité, de bonhomie. Juste un petit bonheur ! Jouer le jeu.

Depuis quelques années, il me semble que le virtuel et le faux sont omniprésents. Il y a tant et tant de choses à vendre sur le marché, que la tentation est trop forte ; il faut acheter ! Le plaisir de choisir n’est plus la chose logique et normale. Il faut tout avoir pour être heureux.

C’est l’erreur totale.

 

Il suffit de regarder pour se donner un peu de bonheur… Tout le monde a oublié comment faire pour vivre heureux. Le bonheur n’est pas de tout posséder, d’être la star du coin ou du monde entier. Pour être star, il faut être vraiment quelqu’un de formidable, sortant de l’ordinaire.

Là dans mon histoire, ce n’est pas moi la Vedette, c’est ma petite amie :

 

Vous comprendrez tout de suite pourquoi !

Courbes, look, un brin sexy, du coffre, Elle a tout pour plaire ! La passion est dans tout ! La passion ou l’envie ? Moi je dirais l’Envie, l’Ennui. Etre Le « people » à la Une des magazines, bronzé toute l’année et que sais-je encore quelle imbécillité du genre, inventée pour recevoir des royalties, me fait rigoler. Nul. Nul à… tous points de vue. Je ne peux détailler les « créneaux », les « niches » que vomissent la télé, la pub, tout ce qui touche le public et le fait réagir.

Cela fait plus de 20 ans que nous n’avons pas de télé. Quel bonheur. Nous sommes Nature !…
Il y a 45 ans, nos Prof, nous avaient mis en garde contre le fléau qui allaient nous tomber dessus. Ils ne fallait pas fléchir aux chants des Sirènes. Mais tout le monde veut faire du fric. Ok, il faut vivre. (J’ai fais une grande Ecole de Publicité et suis resté très marqué par les cours extra ordinaires de mes Profs visionnaires… C’est cela la Pub). J’ai fais mon beurre très honnêtement. J’ai toujours peint mes toiles après avoir regardé vivre ou mourir le monde asphyxié par des gens qui ont un pouvoir qu’ils ne devaient pas posséder.

Louis XVI a été guillotiné. Certains des meneurs de la fronde, auraient du l’être aussi. Qui doit être guillotiné ? Personne ou tout le monde.

Mais au fait, je suis sorti de la route… Cela s’appelle un « excursus ».

Nonante kilomètres à l’heure ! (90 km/h maxi en français) dans des enfilades de virages en pleine campagne, monter et descendre les vitesses, garder le secteur droit de la route et ne pas empiéter l’autre côté de la ligne réservé à celui qui vient en face. Facile quand on sait conduire. Dur-dur d’être bon pilote !

Personne ne respecte le domaine garanti par le Code de bonne conduite de la Route. Soyez attentifs : qui met son « clignotant » pour « chaque changement de direction » ? Obligatoire dans le code de la route. Vous qui êtes Pilote Avion, Hélico… qui avez « toutes les procédures et protocoles en tête » êtes-vous irréprochables ? Personne ou presque personne. Tout le monde prend ce qui ne lui appartient pas, fait en sorte que son confort passe avant la sécurité de celui qui est en droit de l’attendre normalement, qui s’en sert pour « survivre » ! Pas de clignotant, pas de stop, pas d’effort dans le « Bien-Se-Comporter ». Nul, mollesse, analphabétisme dans le domaine de la sécurité, machisme et connerie dans le comportement, et surtout des pauvres Imbéciles qui se croient les maîtres tout puissant de la route, alors qu’ils ne sont rien de moins que des utilisateurs du bien public, sans les connaissances minimales requises !

Bref, après quelques dizaines de kilomètres passionnantes (3.600 km), nous pouvons constater que la population française cherche une identité.

Pauvre France, perdue devant la télé, noyée dans la facilité des tonnes de papiers déversées dans leur boîte aux lettres, dégradée dans le rôle d’impuissant de service enrôlé à acheter ce qui ne lui sert à rien, oubliée par les députés, les syndicats, les marchands d’inutilités. Le Français n’est rien qu’une limace à éviter, à vider de sa substance monétaire.

J’espère que vous, Lecteur de ces lignes, pensez comme moi.

Mon métier de Publiciste ne consiste pas à profiter du système mais à le mettre en phase avec le CHOIX.

Compétences

Posté le

4 octobre 2008